Le labour des vignes en traction animale a encore de beaux jours devant lui. Dans les parcelles du domaine Dirler-Cadé, on emploie depuis longtemps cette méthode qui permet de préserver les sols et de fortifier ainsi les ceps. Exemple ces jours-ci avec Francis Dopff, venu labourer les rangs de vigne à Guebwiller avec son cheval Sittelle.
” L’intérêt le plus évident, c’est bien sûr l’accessibilité, puisqu’un cheval peut passer là où un tracteur se retrouverait bloqué. Mais il y a aussi des avantages en termes de préservation des sols et des vignes. En raison de son encombrement, un tracteur va forcément tasser la terre au plus près des pieds de vignes, ce qui n’est pas sans conséquences pour les racines. De plus, ses bandes de roulement vont tasser la terre partout au même endroit, ce qui n’est pas le cas avec un cheval. Ce dernier est en effet moins lourd qu’un tracteur, et va donc moins compacter les sols. De plus, il ne va pas poser les pattes exactement au même endroit, ce qui contribue à mieux répartir les zones tassées et ainsi à préserver les sols. “
Les parcelles concernées sont celles du fameux Grand cru Kessler, qui est l’un des quatre grands crus du domaine domaine Dirler-Cadé avec les Saering, Spiegel et Kitterlé. « Depuis de nombreuses années, nous défendons avec force le labour en traction animale, qui est non seulement très bien adapté aux vignes, mais est aussi très valorisant pour l’image du vin produit, particulièrement lorsque l’on est engagé dans une démarche de biodynamie, ce qui est notre cas depuis 1998 ».
Certaines vignes prestigieuses dont les parcelles ne sont exploitées qu’à l’aide du cheval, produisent des vins qui se vendent aujourd’hui à prix d’or. « Ce qui compte au final, c’est ce qu’on a dans le verre. On peut employer un vocabulaire complexe pour décrire un millésime, mais le mieux, c’est encore d’être à l’écoute de la musique du vin, et la façon dont il a été produit peut profondément modifier cette partition.